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Rainbow comet with a heart of sponge
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Un tendre cœur de pierre pour la comète de Rosetta

07/09/2020 1542 views 9 likes
ESA / Space in Member States / France

Un cœur perméable et une surface endurcie — le lieu où repose l’atterrisseur Philae sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko dévoile des informations sur l’intérieur du corps céleste en forme de canard qui tourne en boucle autour du Soleil.

Une étude récente suggère que l’intérieur de la comète est plus poreux que sa surface. Les résultats confirment que les radiations solaires ont modifié la surface de la comète de manière significative lors de son voyage dans l’espace entre les orbites de Jupiter et de la Terre. La chaleur du Soleil déclenche en effet l’éjection et la retombée de matériaux.

L’expérience CONSERT impliquait deux antennes — l’une sur la sonde Rosetta, l’autre sur l’atterrisseur Philae — qui s’envoyaient des signaux précis de l’une à l’autre. Philae devait sonder le noyau de la comète, mais quand il a disparu lors de son atterrissage en novembre 2014, les scientifiques ont dû travailler avec des valeurs estimées.

Il a fallu presque deux ans pour trouver où se trouvait Philae, dans la zone identifiée par CONSERT avec une marge de 150m. De nouveaux modèles précis en 3D de la comète ont alors permis aux scientifiques de revoir les mesures et d’améliorer leur analyse de l’intérieur.

Un tendre cœur de pierre pour la comète de Rosetta. Crédit image: ESA/Rosetta/Philae/CONSERT
Un tendre cœur de pierre pour la comète de Rosetta. Crédit image: ESA/Rosetta/Philae/CONSERT

Le graphique montre le signal qui relie l’instrument CONSERT de Philae à celui de la sonde Rosetta. L’aspect en éventail est dû au mouvement de Rosetta sur son orbite autour de la comète, et les couleurs marquent le tracé du signal au fil des orbites.

L’image en-dessous montre les signaux de manière plus détaillée, de Philae à la surface en passant par l’intérieur de la comète. Les courbes sont le résultat de la projection du signal à la surface cahoteuse de la comète.

Les tons bleus indiquent des signaux peu profonds (quelques centimètres), alors que les tons rouges montrent où le signal a pénétré à plus de 100m de profondeur.

Le temps de trajet entre les deux radars donne un aperçu de la porosité et de la composition du noyau de la comète. L’équipe a découvert que les ondes se propagent à différentes vitesses, ce qui indique différentes densités à l’intérieur de la comète.

La discussion est ouverte, mais Wlodek Kofman, principal investigateur de CONSERT et directeur de recherche CNRS à l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG), pense que « cela suggère que l’intérieur, moins dense, a conservé sa nature originelle. »

Connues pour être les objets les plus primitifs de notre voisinage cosmique, les comètes pourraient renfermer au plus profond d’elles-mêmes des indices importants sur la formation de notre Système solaire.

Plus d’informations sur l’instrument CONSERT sur le site de l’IPAG : https://ipag.osug.fr/french/recherche/service-d-observation/rosetta-consert/

Plus d’informations sur Rosetta:
http://www.esa.int/Space_in_Member_States/France/Rosetta (en français)
http://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Rosetta (en anglais)