Partager
Santé

Le coronavirus Covid-19 se propagera-t-il plus que la grippe ?

A l'instant T, la question se pose sérieusement. Si les nombreuses inconnues rendent difficiles la modélisation de l'épidémie de Covid-19, au vu des premiers travaux disponibles, les experts s'accordent à dire que la pandémie est presque inévitable. 

1 réaction
Modélisation interactive montrant les itinéraires les plus probables pour la propagation du nouveau coronavirus. Ici, au départ de Wuhan, l'épicentre de l'épidémie. La taille des bulles représente le risque relatif à chaque aéroport.

Modélisation interactive montrant les itinéraires les plus probables pour la propagation du nouveau coronavirus. Ici, au départ de Wuhan, l'épicentre de l'épidémie. La taille des bulles représente le risque relatif à chaque aéroport.

Dirk Brockmann / Brockmann Lab / Berlin

“Le virus circule déjà parmi nous.” C'est le constat établi jeudi 27 février par le chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, Éric Caumes, qui a ainsi prévenu que, du point de vue médical, l'épidémie de Covid-19 était déjà en cours sur le territoire. Le lendemain, c'est Massimo Galli, directeur de l'hôpital Sacco de Milan (Italie), qui confirmait que “l'épidémie n'est pas récente dans le pays et le virus a circulé inaperçu pendant plusieurs semaines, avant les premiers cas avérés de la maladie”. De fait, le nombre de porteurs réels du virus est probablement bien supérieur à celui des cas confirmés en laboratoire (plus de 600 en Italie, 38 en France). Mais de combien ? “Il y a aujourd'hui beaucoup trop d'inconnues pour établir des projections fiables, publiables dans des revues scientifiques”, explique à Sciences et Avenir le Pr Marc Lipsitch, épidémiologiste, directeur du Centre de recherche sur les dynamiques des maladies transmissibles à l’université Harvard.

Covid-19, une pandémie difficile à modéliser

Ce spécialiste de la modélisation mathématique des épidémies prévient toutefois que “"si l'état de pandémie se confirme comme c'est manifestement le cas, 40 à 70 % de la population mondiale pourrait être infectée par le virus. Mais cela ne veut pas dire que tout le monde en présentera des symptômes.” Car c'est l'une des difficultés pour appréhender cette épidémie : plus de 80 % des cas confirmés présentent des formes bénignes de la maladie. “Et il y a toutes les chances pour qu'un grand nombre de cas non détectés soient même asymptomatiques ou ne présentent que les symptômes d'un rhume banal”, précise à Sciences et Avenir la Dr Cécile Viboud, spécialiste des modélisations au département d'épidémiologie internationale et d'étude des populations des National Institutes of Health (NIH) américains. “Mais pour mesurer cela plus précisément, il faut attendre les résultats des tests de sérologie qui commencent tout juste à être utilisés en Chine”, précise la chercheuse. La sérologie est un test sanguin qui permet de détecter les anticorps spécifiques à un virus développés par le système immunitaire des personnes infectées. En testant des échantillons de population, les données de sérologie permettront donc d’établir le nombre réel de personnes infectées, même chez celles qui n'ont pas présenté de symptômes.

1 réaction 1 réaction
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications